Ivan Picenni est né en 1960 à Chignolo d’Isola (province de Bergame). Il passe sa prime enfance dans la ferme parentale, jouant avec les animaux de la basse-cour.
Ayant dû émigrer pour travailler, ses parents le placent dans un internat où il restera de 3 à 8 ans. Ces années en institution l’ont beaucoup marqué et ont fortement influencé son œuvre.
C’est au pensionnat qu’il fait ses premiers dessins qui l’aident à ne pas oublier sa famille. Lorsqu’on lui demande de dessiner des bouteilles ventrues. Il les met en position horizontale et ajoute de petites oreilles. Elles deviennent ainsi un cochon, son ancien camarade de jeu.
Parmi les symboles qui peuplent ses souvenirs et ses tableaux, il y a la ferme familiale, l’internat associé à une forme triangulaire, la bicyclette de son père, des barrières qui enferment et des échelles imaginaires pour s’évader. Il y a aussi le lit de l’internat qui a marqué sa vie : un lit glacial, triste, tout blanc dans un énorme dortoir au sol et murs blancs. La tristesse rendait blanche sa solitude aussi.
Tout lui manquait… un sourire, une caresse, la couverture pleine de couleurs de sa grand-mère. Enfin, il y a encore les cerfs-volants pour voler là où tout était resté comme avant … avant son entrée à l’internat où il est devenu un numéro, le numéro 35.
« Quand j’y repense je me dis que tous ces symboles ont forgé mon enfance et sont toujours présents en moi. D’une clôture à l’autre, d’une échelle à l’autre je suis la voie qui me ramènera chez moi. »