L’exposition présentera les oeuvres que Milo Dias a données au Musée depuis 2012, plus quelques autres sculptures récentes de petits formats réalisées en raku et bronze à la méthode africaine.« Après des études scientifiques et 10 années passées à l’étranger dans le cadre de la Coopération Culturelle et Technique, je fais un stage d’une année à L’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués de Paris, puis je travaille comme enseignant dans le secondaire. A partir 1980, je mène en parallèle une double vie d’enseignant et de sculpteur.
Je commence par du modelage avec tout une série de petites têtes qui oscillent entre caricature, recherche psychologique, ou critique sociale. L’influence de Daumier est un point de départ. Ces petites têtes deviennent bientôt des personnages sur pieds, où l’accent continue d’être porté de façon prioritaire sur les expressions du visage. Ces personnages sont bientôt accompagnés par un contexte, avec des machines extravagantes construites à partir de matériaux de récupération. Dans toute cette démarche, mon point de vue est délibérément satirique, c’est pourquoi, je rejoins assez vite le groupe de La Figuration Critique.
Cette série des machines faite en 1996 marque un tournant dans ma démarche, par l’introduction du hasard et de l’extravagance dans mon travail. Je m’éloigne alors du modelage pour me laisser porter par l’imaginaire qui résulte de l’assemblage de bois avec d’autres matériaux de récupération. De figuratives, les sculptures basculent alors dans ce qu’on appelle l’Art Singulier.
S’il y a un fil conducteur entre toutes ces sculptures, qu’elles soient figuratives ou singulières, c’est l’être humain, avec ces tics et ses grimaces, et son désarroi profond face à une destinée qui se promène entre le tragique et le comique. Le regard qui est porté sur cette humanité oscille entre l’humour et le sarcasme, avec un recul qui se veut le plus souvent critique face à tant de bêtise ou de prétention.