“Je ne dis jamais que je suis une artiste, je dis: je peins.
Je n’ai eu aucune formation si ce n’est quelques cours particuliers donnés par un professeur à la demande de ma mère, quelques heures à l’Académie où je ne me suis pas sentie à l’aise et quelques jours chez un peintre en bâtiment qui m’a donné le goût des couleurs.
Encore aujourd’hui, je dois beaucoup chercher la manière de reproduire certains détails comme les rides par exemple, ou certaines lumières.Au début, je n’osais pas laisser libre cours à mon imagination et reproduisais, dans des couleurs assez douces, ce que je voyais, ce qui me touchait. Au fil des années, j’ai découvert la couleur et j’ai introduit de plus en plus d’imaginaire jusqu’à créer ma propre image.
J’ai présenté mes toiles dans plusieurs expositions mais c’est un exercice qui m’est pénible car je crains les critiques. En même temps, je suis toujours très heureuse quand un spectateur regarde et comprend un de mes tableaux. Mais ce résultat est le fruit d’une -très- longue évolution au fil de ma vie.
Déjà à la fin de mes humanités, j’avais exprimé le souhait d’entrer à l’Académie mais mes parents ont jugé plus raisonnable que je suive des études pour avoir « un vrai diplôme ». Je suis donc devenue infirmière et ai exercé pendant 3 ans, jusqu’à mon mariage.Les enfants, les déménagements, la carrière de mon mari, une maison de campagne, du travail d’antiquaire puis comme agent de voyage… j’ai été bien occupée. Ce n’est donc qu’à 56 ans que j’ai pu -enfin- réellement commencer à peindre. Ma fille, connaissant mon envie, m’a offert des toiles et le matériel nécessaire et m’a donné l’occasion de me lancer.
Depuis lors, je n’ai plus arrêté et n’envisage pas de le faire.”
Dodo