EXPOSITION

07.09 > 30.09.2018

La vie file, telle une bobine qui à l'infini se défile

de Martine Van Couteren

Née le 23 avril 1955 à Schaerbeek. Martine Van Couteren alias M.Kafu a exposé à Bruxelles, Wavre, Rixensart, Gand et Paris.

“Ma palette riche de couleurs permet d’exprimer, métamorphoser, les humeurs et sentiments du jour. Les expériences vécues mais encore l’existence, la miséricorde, la sensualité, la passion…

 Créée sur toile, matière agréable sur laquelle j’aime tracer mes sujets aux pinceaux quelques peu grossiers et parfois légers pour y ajouter les touches de mes couleurs flamboyantes, pures. Actuellement, ma palette tend à se mélanger davantage afin d’atténuer l’expression de ma sensibilité, de ma souffrance.

 Plus libre dans mon tracé, l’évolution de ma peinture libère mes angoisses et me permet enfin d’affronter l’essentiel de ce que mon esprit veut dévoiler. A chaque œuvre son histoire ou rien, comme les sautes d’humeur de tout un chacun, c’est naturel. Ma peinture est mon double. Les imperfections, laideurs, beautés, tout est uni, reflet de la réalité, rêve de la vie, parfois peu rose, aux épines – tentacules à ne pas effleurer.

Léo Ferre nous chante: “Avec le temps va tout s’en va”. Et moi je chante :”Avec le temps l’art tout entier, quel qu’il soit, reste.

 L’exposition de l’artiste Martine Van Couteren est un événement remarquable qui trouve tout son sens à la lumière de la dualité de ses origines. A moitié belge, elle utilise une technique de peinture européenne, à moitié zaïroise, elle exprime la richesse bigarrée du continent africain. Un exemple typique du concept de “pluri culturalité”, largement interprété en Belgique comme l’ajustement d’une culture à l’autre. Les Pays-Bas, la France et l’Angleterre connaissent eux déjà une véritable tradition du métissage qui souvent donne naissance à une nouvelle forme culturelle particulièrement colorée. Encore silencieux dans notre plat pays le mouvement émerge de-ci de-là… ce que Zap Mama ou Kid Safari sont à la musique “halfblood”, Martine l’est en peinture…

Formée à l’académie des Beaux-arts de Bruxelles, elle combine avec énergie le “jazzdance” à des talents de peintre tantôt monumentaliste tantôt naïvo-expressionniste. Son expérience de la danse l’amène à une peinture dans laquelle les personnages sont de réels instantanés de mouvements à l’expression de forces quasi symboliques. La très grande richesse de la palette des couleurs est frappante et rendue étrange par l’apport de mains, de jambes et de corps à la Permeke et d’expressions de masques à la Ensor.
 
Tout ceci laisse transparaître autant d’éléments d’africanité, tout le côté narratif de l’œuvre.
Chaque toile de Martine conte un événement de son vécu induisant une profonde émotion dont l’agressivité ne laisse personne indifférent. La confrontation d’une très concrète expérience de vie occidentale et de l’émotion onirique africaine